
Sortie en salle : 30 Juillet 2025
De Luc Besson
Avec Caleb Landry Jones, Christoph Waltz, Zoé Bleu
Synopsis :
En 1480, en Roumanie, le prince Vladimir se détourne de Dieu après la mort de sa femme bien-aimée et est transformé en vampire. Il va alors se lancer à la recherche de sa réincarnation à travers le monde. Plus de 400 ans plus tard, au XIXe siècle, il retrouve à Paris une jeune femme ressemblant à sa défunte épouse.
Critique du film :
Dracula de Luc Besson propose une relecture audacieuse et sensible du mythe. Le film suit le Comte à travers les siècles, en quête de sa bien-aimée assassinée lors d’un assaut tragique. Cette traversée du temps apporte une profondeur nouvelle au personnage, hanté par un amour qu’aucune époque ne peut réparer.
À la manière de Titanic ou Little Big Man, Besson adopte une narration portée par le regard du protagoniste, qui se raconte à travers le filtre du souvenir. Cette technique renforce la puissance émotionnelle du récit, en instaurant une distance mélancolique entre ce qui est vécu et ce qui est revécu. Comme si Dracula, en se confiant, tentait de traverser à nouveau le labyrinthe du temps.
Le film nous fait voyager de Florence à Paris, en passant par des lieux chargés d’histoire et de résonance. Le Paris de l’Exposition universelle de 1889, célébrant le centenaire de la Révolution française, offre un décor symbolique fort : une époque où l’ancien monde vacille et où les mythes résistent encore à la modernité.
Caleb Landry Jones interprète Dracula avec grandeur, mêlant intensité, fragilité et présence hypnotique. Son vampire, prisonnier du souvenir, devient plus humain que jamais.
Christoph Waltz, en prêtre-exorciste, impose une présence mystique, entre tension spirituelle et fascination trouble.
Zoë Bleu Sidel, fille de Rosanna Arquette, incarne la réincarnation de l’amour perdu de Dracula. Elle s’impose avec douceur dans ce rôle clé, à la fois fragile et lumineux.
Besson effleure des thèmes profonds comme la réincarnation, le deuil, la mémoire. L’une des plus belles idées visuelles du film reste l’animation des gargouilles, qui prennent vie avec une force à la fois sacrée et enfantine, laissant entrevoir un possible passage de relais entre l’ancien monde et un avenir plus lumineux.
Dracula apparaît ici comme une âme enfermée dans un cycle de souffrance, à la manière des âmes errantes du samsāra bouddhique : incapable de lâcher prise, condamné à revivre encore ce qu’il n’accepte pas de perdre.
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